Le Multivers des Mangas
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sion
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   Posté le 03-07-2005 à 01:15:24   Voir le profil de sion (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à sion   

Shin Megami Tensei : Lucifer's Call

Si deux années nous séparent de la sortie japonaise de Lucifer's Call, le RPG d'Atlus conserve malgré tout ses qualités scénaristiques ainsi que son système de jeu qui puise dans les racines d'une saga faisant partie du patrimoine vidéoludique japonais. Si nous autres européens, ne sommes pas encore habitués au Dungeon-RPG (malgré le chef-d'oeuvre de Level 5 Dark Chronicle), cet épisode de MegaTen pourra vous réconcilier avec le genre, surtout après la débandade Dot Hack. Faisant intervenir une surprenante galerie de personnages tout en profitant d'une ambiance déroutante, ce RPG s'impose de lui-même, grâce à de nombreuses idées bien pensées et une construction intéressante

Shin Megami Tensei (aka MegaTen) est une série qui a fait les beaux jours de nombreuses consoles. Sortie en 1987 sur Famicom (puis adaptée sur MSX la même année), cette saga s'est ensuite étendue sur Super Famicom, PSOne, Saturn, Dreamcast, PS2, Xbox, GB, GBA et téléphones portables. Entretenant des liens étroits avec l'excellente série des Persona (disponible en import US), MegaTen s'est très rapidement démarquée de nombreux RPG plus oniriques en optant pour une histoire sombre, glauque où rencontrer des démons est aussi naturel que brosser un Chocobo dans FF ou manger un Slime en gelée dans Dragon Quest. L'épisode Nocturne n'échappe pas à cette règle immuable puisque vous allez incarner un adolescent qui a été choisi pour survivre à la destruction de Tokyo et qui va devoir faire un choix concernant l'avenir de la métropole japonaise. Bien que le jeu s'ouvre d'une façon commune à plusieurs jeux d'aventure horrifique (un hôpital mystérieux, un article de journal traitant de la lutte ouverte entre deux sectes...), la tournure des événements fait que vous allez très vite devoir prendre les armes pour mener à bien votre quête de rédemption ou de damnation. Bien que le scénario ne dévoile pas ses cartes lors des premières heures de jeu, l'ambiance pallie à ce manque d'informations et arrive très bien à retranscrire cette fin du monde virtuelle. Les thèmes récurrents de la saga (l'apocalypse, la dualité, la mort, le destin...) sont mis en avant et il est agréable de voir que toutes ces pièces du puzzle se mettent logiquement en place grâce à de nombreux personnages travaillés dont le côté énigmatique (et dérangeant) sert admirablement une trame suffocante, captivante.

Néanmoins, il est regrettable que le héros ne dise mot, ce qui ne facilite nullement l'immersion. Heureusement que le design de Kaneko Kazuma lui permet de s'exprimer par le biais de son faciès recélant une grande part de folie, ce qui accroît d'autant plus certains passages à la base ambigus. Malheureusement, si le scénario fait montre d'un grand talent dans la présentation de ses protagonistes, on pourra aussi mettre en avant le paradoxe qui veut que nous soyons celui qui sauvera ou non Tokyo mais qui n'aura d'autre choix que de répondre à quelques questions (où seules deux réponses nous sont proposées) pour véritablement orienter le destin de toute une nation. Un peu réducteur et surtout très frustrant quand on sait que tout repose sur nos frêles épaules. Cependant, il faut avouer qu'au delà de cette déception, il serait hypocrite de blâmer une histoire aussi mature qui fait intervenir des personnages qui mettent mal à l'aise. De plus, il est intéressant de noter l'absence de manichéisme chez les personnages car bien que les démons soient fidèles à eux-mêmes (arrogants, puissants, dénigrants), le squelette du jeu est cette fameuse Conception que prône une secte qui pense que le monde se doit d'être purifié (dans les flammes) pour pouvoir renaître expurgé de toute haine, de tout conflit. Leur vision est légitime, les moyens employés le sont moins mais ce qui en ressort est cette impression étrange qui fait qu'on doute du chemin à prendre. A ce sujet, plusieurs fins seront là pour modeler les diverses visions qu'engendreront vos choix cornéliens.

Un petit mot également sur l'ami Dante qui lâchait ici la série de Capcom pour venir montrer sa toute puissance dans des combats au tour par tour. Autant le dire tout de suite, si vous achetez le jeu pour cet illustre chasseur de démon, vous risquez d'être déçu. Oui, Dante apparaît bel et bien (furtivement) dès le départ, oui il vous pourchassera durant une partie de l'aventure (il faut bien qu'il fasse ce pour quoi il est payé) et OUI, il pourra intégrer votre équipe si vous réussissez à le convaincre, mais cette possibilité s'offrira à vous vers la fin du jeu. Pour être franc avec vous, je suis à une quinzaine d'heures de jeu et je n'ai pour l'instant eu le plaisir de voir Dante que deux ou trois fois. Maintenant, si le marketing met en avant notre beau démon, il serait idiot de penser que les fans de RPG vont se ruer sur le titre à cause de cette guest star. C'est certes un plus mais l'intérêt du titre se trouve avant tout dans son système de jeu. Bien que le titre reste classique dans sa progression (pérégrinations / achats dans des boutiques / combats / cinématiques...), l'une des particularités inhérentes à la saga tient à la possibilité de recruter des démons.

Si vous aurez l'occasion d'enrôler 184 montres, n'allez pas croire qu'ils rejoindront vos rangs d'un simple claquement des doigts. Tout d'abord, vous devrez débuter un combat puis choisir l'option "Parler" du héros pour entamer les négociations qui seront plus ou moins difficiles en fonction du type d'ennemi et de vos affinités avec eux. A ce stade, une petite astuce consiste à laisser faire une fée qui rejoindra vos rangs au tout début du jeu et qui dispose de l'option Séduire qui vous permettra de recruter plus facilement certains types de monstres. Vous devrez dans les deux cas débuter une conversation avec le monstre choisi qui vous demandera souvent de l'argent, des objets et vous posera une question dont la réponse (parmi deux choix possibles) devra être en adéquation avec sa philosophie. Bref, cette faculté d'enrôler des démons est un excellent moyen de varier les combats qui se dérouleront avec une équipe maximale de 4 personnages. La possibilité de choisir n'importe-quel monstre dans votre réserve pour ensuite le mettre dans votre équipe vous permettra aussi de le faire évoluer pour qu'il obtienne de nouveaux pouvoirs ou change de forme.

L'autre intérêt d'un tel recrutement tient aussi à la fusion. Si on retrouve dans Lucifer's Call les traditionnelles échoppes où vous pourrez acheter ou vendre des objets, vous pourrez aussi vous rendre dans des cathédrales pour faire fusionner vos monstres afin d'en obtenir de plus puissants. Par contre, bien que vous puissiez fusionner quasiment tous les monstres entre eux, notez que certaines fusions pourront rater et vous donner un être incontrôlable, faible ou totalement inintéressant. De plus il ne suffira pas d'avoir une âme de Frankenstein pour pouvoir profiter de vos créations. Ainsi, si vous créez un monstre de niveau 20, vous devrez être au minimum au même niveau pour pouvoir le contrôler. L'idée est astucieuse et permet de préserver une difficulté qui à ce titre pourra peut-être en rebuter plus d'un. En effet, si vous n'êtes pas du genre persévérant, vous risquez de vite déchanter sachant que plusieurs boss sont extrêmement puissants à l'image du fameux Matador ! En gros, vous devrez passer par une phase de level-up assez intensive pour booster votre personnage et être en mesure de créer des fusions de haut rang. Ceci dit, j'ai pour ma part adoré cet aspect du jeu qui vous obligera à passer du temps pour élaborer une stratégie en choisissant les bons démons, les bonnes fusions et les bonnes Magatama.

Ces mystérieuses Magatama sont en fait des organismes que vous allez ingérer pour disposer de plusieurs capacités qui pourront vous guérir, augmenter votre force, votre défense contre certains éléments, etc. Si vous pourrez en obtenir en ouvrant des coffres ou des cubes magiques dispersés dans tous les niveaux, vous pourrez aussi en acheter bien que cela revienne assez cher. Maintenant si vous choisissez judicieusement vos Magatama et vos démons, vous devriez avoir beaucoup moins de problèmes face aux boss. Par contre, à l'instar de Dot Hack, le titre peut être assimilé à un Dungeon RPG, ce qui fait que vous devrez avoir sur vous une bonne dose d'objets de soins avant d'entreprendre votre voyage. A ce sujet, je signale que malgré quelques sauvegardes mal placées (car mal indiquées), ces dernières sont suffisamment nombreuses pour que vous n'ayez pas à refaire un long chemin si vous veniez à mourir. Ensuite, vous pourrez utiliser le labyrinthe d'Amala pour rejoindre d'autres points de sauvegardes connectés entre eux. Néanmoins, il est énervant de voir que les fantômes ou les fées qui vous soignent sont peu nombreux, ce qui vous obligera souvent à utiliser vos précieux objets. Ceci est un problème dans le sens où la fréquence de combats est assez élevée suivant les lieux visités. Bien que vous puissiez vous fier à un indicateur de couleur qui vous annoncera un combat imminent, il est parfois déconcertant de se taper un affrontement contre 4 monstres, de les tuer puis de voir réapparaître d'autres démons juste derrière. Heureusement que la fuite est possible mais un autre petit regret vient du fait que si vous tuez par exemple 6 monstres sur 7 et que vous prenez la fuite sans tuer le p'tit dernier, vous ne gagnerez aucun point d'expérience à l'inverse de ce qui se fait dans un titre comme Xenosaga pour ne citer que lui.

En parlant de ça, on pourra aussi regretter une évolution du personnage principal peu inventive puisqu'à chaque montée de niveau, vous pourrez simplement augmenter une de vos caractéristiques de force, d'agilité, de magie, de vitalité et de chance. On aurait aimé quelque chose de plus intéressant, même s'il sera possible de disposer de pouvoirs supplémentaires à mesure de notre progression. Les plus grincheux pesteront aussi contre le graphisme épuré ou des décors qui se ressemblent trop mais après tout c'est un choix et les couleurs utilisées servent habilement l'ambiance apocalyptique. De plus le design de Kanedo est une franche réussite, surtout pour ce qui est des principaux protagonistes. De plus, le bestiaire est composé de très nombreux monstres qui vont du démon séculaire au trognon Jack Frost, la mascotte de la série. Au final, ce titre ne plaira pas à tout le monde mais si vous avez aimé la série des Shadow Hearts ou que vous recherchez un palliatif à des RPG trop colorés, Lucifer's Call est un merveilleux moyen de rentrer dans un univers déchiré par la dualité opposant les ténèbres à la lumière. Un titre atypique mais qui possède une force de persuasion impressionnante.


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